dimanche 24 janvier 2010

Novi Sad_glisssssssse :)




La neige n'arrête pas les gens ici. Toujours du monde dans les rues à n'importe quelle température, des petits qui savent tout juste marcher aux plus vieux qui quelque part marchent avec autant d'assurance que les plus petits :D
Le temps reste à la ballade :) De ma fenêtre, je vois les mômes du quartier qui font de la luge :)
Pendant une promenade, je m'attarde sur ce site (cf photos) de mon quartier. Les parents aident les plus jeunes à monter le bunker (de multiples bunkers ont été crées dans toute la ville sous le temps de Tito) et glissent sous leurs fesses cette coque de plastique !

vendredi 22 janvier 2010

Mostar / du 5 au 6 décembre






Le célèbre pont dans la vieille ville
"Tito"
L'église surplombant la ville, détruite, en attente de "remontage" grâce à l'aide internationale

De Sarajevo, je monte dans le train et quitte cet endroit plongé dans la brume, le regard scotché à cette ville au creux de la montagne...
8h du mat, j'ai l'impression d'être dans un film, nous montons très vite sur les hauteurs, contemplation ! Passage à travers des tunnels au creux de la montagne, panorama montagneux qui coupe le souffle ! Magnifique !

Je suis hebergée par Miloš, un couchsurfer.
J'arrive en matinée et ai tout le temps devant moi pour découvrir Mostar, le temps est au soleil :)
"Mostar"en référence au gardiens du pont, les mostari (most : pont !).
*Pour la petite histoire...Au 15ème siècle, les archives mentionnent une place forte à l'endroit où l'on passait d'un bord à l'autre de la rivière Neretva par un pont suspendu. Ce pont, qui a donné son nom à la ville, Mostar, ("mostar" signifiant le "passeur du pont" à qui il fallait payer le droit de passage), favorisa le développement du transport et l'essor du commerce.
Le pont est donc le symbole de Mostar. Le lien.
Le 9 novembre 1993, le pont est détruit, dynamité.
Il a été reconstruit à l'identique en 2004 avec de nombreuses pierres d'origine (notamment pour le revêtement du pont), et selon la technique ottomane d'époque. Il accueille comme par le passé le traditionnel championnat de plongeon.
Sur ce pont en attendant mon hôte, je rencontre un fervu de plongeon, qui résidue maintenant aux Texas...
Miloš arrive, accompagné de Branka.

Premier contact extrêment chaleureux.

Nous passons toute la soirée à discuter, manger et fumer des "Drina".
C'est le moment où j'ai le plus fumer pour l'instant, en Bosnie.

Miloš est maronnettiste, Branka sa deuxième maman. Il a vécu à Novi Sad, a une chérie bretonne, le monde est définitivement petit ! :)
Branka est un personnage a elle toute seule. Indéfinissable forcément ! Nous avons des discussions très riches, Miloš fait le traducteur ! :) Elle me transmet sa passion pour Josipa Lisac.
J'ai aimé passé ces 2 jours ici avec mes hôtes, écouter leurs histoires, me ballader.
Toujours les carcasses d'immeubles "pour ne pas oublier", "en faire des musées pour la mémoire", "on oublie trop vite".
Sur les hauteurs de Mostar, dans le cimetière, face au décombre de l'église qui surplombe la ville.
Nous regardons avec effarement le panneau..."aide de l'union européenne pour la recontruction...". "tellement de personnes sans abris", "choix politico-religieux".
Aussi, une croix gigantesque sur les hauteurs de Mostar surplombe la ville, croix lumineuse la nuit...omniprésence. Mais on ne peut pas aller la toucher !! Les environs de Mostar ne sont pas déminés !!! Attention ballades hors sentiers dangereux ( nb : même topo qu'à Sarajevo...)
Partager des moments d'euphorie comme quand Miloš a appris la bonne nouvelle "elle débarque à la fin décembre" et le voyage sur le trajet retour vers Novi Sad où j'ai laissé Branka. On a beau pas parler la même langue des fois, des choses indescriptiblement fortes se passent :)
Merci la Bosnie ! :)

Mostar_football


Au bord de la Neretva, une partie de foot ;)

Mostar_Red Army


Les supporters du FK Velež, club de football de Mostar, se sont nommés la "Red Army"...

mercredi 20 janvier 2010

Sarajevo / 27 novembre au 4 décembre








Ulica Fehima Ef.čurčića
Sortie de lycée, prva gimnazija, ulica "Gimnazijska" ! :)

Sarajevo...
Un nom de ville qui fait vibrer étrangement.

Est-ce qu'on la peut la définir ?
Dans mon carnet de notes : pet naroda, tri jezika, tri relijie, dva pisma ( 5 peuples, 3 langues, 3 religions, 2 écritures)

Avant d'y aller, visionnage des films "Sarajevo mon amour" et "Welcome to Sarajevo", bousculée je suis.
Ils laisserons sur moi leur empreinte. A mon arrivée je ressens quelque chose de fort.

Avant d'arriver, 8 heures de bus, j'arrive par l'Est. Les villages s'organisent le long de la rivière "Jadar", la route sinueuse prend le même chemin pendant un long moment. Nous passons un village avec un minaret puis un village avec une église orthodoxe, ainsi de suite...
Je vois des maisons qui semblent abandonnées , des impacts de balles, des hommes qui découpent du bois, des personnes qui s'affairent autour d'une grande tablée de découpe de viande...

Le paysage est magnifique, l'eau est bleu turquoise !

Le bus arrive sur les hauteurs de Sarajevo, impressionnant !

J'attend avec impatience la rencontre avec mon couchsurfer, Boris.
Rendez-vous devant l'église catholique. Un homme au large sourire, enmitoufflé dans sa doudoune blanche.
Direction son café préféré, sur la table son paquet de "Aura", nous parlons voyages, il fume cigarette sur cigarette.
Première ballade, la rue principale "Fernadija", rue pavée, rue commerciale, les enseignes internationales et puis la vieille ville. Des cabanons de bois qui abritent des boutiques (bijoux, bronze...). Des illuminations au dessus de nos têtes, "c'était pour une fête musulmane", dont il ne connait pas le nom, il ne crois pas en dieu, il n'a pas de religion.

Au fur et à mesure de ces 2 soirées passées ensemble, il me raconte son histoire, un livre à lui tout seul.

Pendant les conflits, il se réfugie à Zagreb pendant que ses parents restent à Sarajevo. Il reconnait avoir eu de la chance mais aussi avoir perdu 15 ans de sa vie...le temps ne s'achète pas.
Grâce à la revente d'un bon investissement immobilier de ses parents, un appartement dans la résidence où a vécu le poète Mak Dizolar, il s'achète son appartement l'année dernière, avant le crash immobilier...

"Je ne crois pas à un avenir ici" il n'attend plus rien d' "un pays qui est dans l'immobilisme".
La Bosnie et Herzégovine comporte deux entités territoriales non-indépendantes: la fédération de Bosnia et Hérzégovina et la Republika Srpska (République serbe) représentée chacune par 1 parlement.
"Nous n'avons même pas défini notre propore drapeau". Le haut représentant international en Bosnie-Herzégovine* l'a fait...

* Le Haut Représentant international en Bosnie-Herzégovine est le plus haut pouvoir politique en Bosnie et Herzégovine. Il est nommé par l' organisation des Nations Unies et peut annuler toute décision de l'exécutif ou du Parlement de Bosnie-Herzégovine ou au contraire décider de quelque chose auquel s'opposent les représentants élus. Le poste de haut représentant a été créé par les accords de Dayton du 14 décembre 1995.

Boris me montre le site internet de l'OHR (Office of the High Representative in Bosnia i Herzegovina) : http://www.ohr.int/


"tout le monde aimerait que ça change" je lui parle de regroupement de citoyens, ça lui semble impossible. Je ne suis pas restée assez lontemps pour voir concrètement comment les choses bougent...


Il partage avec moi ses recherches pour ses prochaines vacances, des vols easyjet à 100 € pour le Maroc, 80 € pour l'Italie...etc
Il parle un anglais impeccable comme beaucoup de jeunes ici, "mes parents ont beaucoup investis". Il a tenté sa chance pour la carte verte aux USA.

Lundi matin, je pars pour mon arrival training, il reprend le travail. Habillé de noir, il travaille dans un bureau et me raconte la mésaventure qu'il a connu en essayant d'instaurer le "friday's wear" dans sa boîte. Ca rigole pas !!!

Du coup, je l'appelle "the man in black, the man in white":)
Le training...un hôtel luxueux "Hollywood hotel", une trentaine de volontaires, une semaine assise sur une chaise. Tout ça n'est vraiment pas pour moi. Je prend ce que j'ai à prendre, et j'évite les soirées de "pichage" le plus possible en rêvant à mes échappées dans le coeur de la ville...

Des carcasses d'immeubles, des impacts de balles, des images que l'on connait.

Je rentre dans une petite mosquée de la rue "Veliki Alifakovac", à l'extérieur des tombes, des peau de moutons empilées. Voilà ! La fête musulmane du moment c'est Aid el Adha, la fête du mouton ! Première fois dans une mosquée, je me couvre les cheveux, j'enlève mes chaussures, je suis très bien accueillie...L'intérieur est magnifique, mon attention est attirée par un document accroché sur le mur, ça parle de pertes humaines durant les conflits...

Je monte ensuite une rue abrupte pour arriver à un grand cimetière musulman, on en voit partout tout autour de la ville sur les contreforts.

Je marche beaucoup, dans les petites rues surtout, je profite du spectacle de la rue et de cette richesse multi-ethnique.

Je profite d'être ici pour goûter les fameux čevapčići , plat national (petites "saucisses" de viande de boeuf grillée, dans un pain pita accompagné d'oigons émincés cru ! :) Et puis je bois aussi la bière locale : la Sarajevsko ! :)

Les conseils de Boris : Mljet Island , côté sud (en face de Dubrovnik), Zabljak -crno lake, bungalow pour dormir à l'est (Montenegro)
Une affiche de film, centre culturel français : "Savršeni Krug"

Sarajevo_Batman


Les grands boulevards me lassent, je m'engouffre dans un passage, découvre une arrière cour calme et ce magnifique graf.

Sarajevo_Luna


La lune Nivea veille jour et nuit sur la ville...une vieille pub qui est là depuis des années !!!

Sarajevo_Poub-licité


"More reasons to shop"

Encore un exemple frappant de pollution visuelle et de l'omniprésence de l'appel publicitaire.
Faire croire à la réalisation de la personne par l'acte d'achat, posséder !!!

Les images que je m'étais crées en me projettant ici, dans les Balkans, sont mises à mal...
Je suis bien en Europe, "au nord" sans faire de raccourci trop facile...

Une discussion avec l'institutrice de mon école (qui a mon âge) m'a fait réagir : "nous avons été privé de tout pendant les conflits ici dans les années 90 et avant - dont le plus important, la nourriture - l'inflation était terrible, maintenant ça va beaucoup mieux". Quelque part, je comprend, je respecte...des fois, je m'y perd (un peu extrémiste...!) heureusement des rencontres ici avec lesquelles on peut parler sur la même longueur d'onde.

Sarajevo_les joueurs d'échecs




Un moment passé à regarder ses hommes jouer aux échecs géants sur une petite place proche de la rue principale. A écouter un guide qui passait par là avec sa troupe de japonais ils sont là été comme hiver, sous le soleil, comme sous la neige.

C'était amusant de voir tous ses hommes rassemblés autour du jeu et l'interaction de chacun, 2 joueurs et 10 qui donnent des conseils ! :)

Timisoara / 13 au 16 novembre

...un tract publicitaire qui m'a bien fait rire, jeu de mots pour une scène de drague ;)

Ah !!! la Roumanie :) Encore dans la région du Banat (d'ailleurs on dit "Temisvar" en serbe) et proche de la Serbie, mais la Roumanie ! :)

A l'origine, une belle occasion de voir une exposition de photographie contemporaine"Sur Expositions". J'ai beaucoup aimé le travail des artistes suivants : Cristian Crisbasan, Hervé Samzun, Lukasz Panko.

De Novi Sad, pas évident pour s'y rendre, pas de route directe.

Le bus est comme je l'aime, déglingué, dégeu et les gens bien détendus. Un beau voyage où à l'arrivée une femme de l'équipe du bus m'a bien aidé, j'avais pas de rons (ça c'est la monnaie), elle m'a échangé des euros contre des rons et m'a indiqué un bon plan pour un taxi, c'est que la gare routière est très loin du centre. Jamais arnaquée et toujours une bonne âme pour vous aider. :) J'aime les timisoarois...euh, les habitants de Timisoara...

4 jours à Timisoara où j'ai été accueillie comme une princesse par un couchsurfer, Mihai, qui parle français. Superbe rencontre avec ce grand voyageur à l'humour décapant. De nombreuses blagues sur les français "l'invasion française en Roumanie".

Il m'a fait rencontrer pas mal de personnes, dont Jérôme (un français en VIE) et Andrea (une très bonne amie qui m'a accompagnée quand Mihai est parti en montagne pendant le week-end, il m'a laissé les clés de chez lui, confiance totale et mutuelle ;)

Un très bon concert d'un groupe roumain Luna Amara.

Un concert folk, reprises des vieilles chansons des années 90.

Un bon moment passé à regarder les hommes jouer au cruçe, au pinacle et aux échecs dans le parc près de la cathédrale, une belle ballade dans la roseraie. Tapis de feuilles à cette époque :)

Des soirées, des après-midi à boire la Timisoreana et du cappuccino dans les bars et cafés en écoutant entre autre du Noir Dès ! Le vent l'emportera, A ton étoile :)

Même si Timisoara reste une ville avec sa circulation, ses sirènes du 112, son tram; le passage à travers ses nombreux parcs et la respiration que donne la Timiş permettent de s'extraire de ce brouaha.


Quelques mots : Buna ziua (bonjour), merci (facile !!!), gluma (blague)

Des endroits conseillés : la citadelle de Sighisoara, Semenic mountain (pour son festival de jazz en juillet), le parc national de Retezat, Apuseni mountains


Un moment hors norme, de très belles rencontres, chaleureuses et des gens partout adorables (même au guichet ! Ca c'est pour la gare routière de Novi Sad où les guichetières vous bouffent la main à chaque fois !!!!)

Campagne électorale_matraquage médiatique


C'est le moment des élections présidentielles.

Passage de la frontière roumaine, un grand 4x3 avec la tête d'un candidat. Plus loin contrôle douanier, "vous avez quelque chose à déclarer ?". A voir les piles de cartouches de cigarettes empilées sur le bas côté de la route et la tête de la douanière, le moment n'est pas à la plaisanterie, mais ce n'est pas le sujet...
A Timisoara, de grandes banderoles partout, des tentes de "promotion", sur la télévision nationale des débats -où les orateurs parlent pas mal avec les mains- et ce tract qui m'a été donné dans la rue, oh ! un concert politisé !
Mes hôtes ne sont pas très chauds pour parler des élections, ils ne vont pas voter "pourquoi faire", "révolution !? il y a pas eu de révolution ici".

Campagne électorale_Antonescu


Campagne électorale_le président sortant




Campagne électorale_parti social démocrate


Banderole au siège du parti social démocrate.
Geoană, grand concurrent du président sortant.

Elections présidentielles_résultats


"Selon les résultats officiels [du 8 décembre 2009], le président sortant Traian Băsescu a remporté la présidentielle avec 50,33% des suffrages, soit environ 70.000 voix de plus que son rival social démocrate, Mircea Geoană. Ce dernier, que les estimations à la sortie des urnes donnaient en tête, a déposé mardi une contestation auprès de la Cour constitutionnelle, dénonçant une fraude massive". Le Courrier des Balkans, 9 décembre 2009.

Cathédrale orthodoxe "trei Lerarhi" (3 hiérarques)






Place de la victoire, coeur de Timişoara.


Une croix aveuglante, le néon ! Ca m'avais déjà étonnée à Bruxelles, de voir une église surplombant la ville parée de néons... Oui, oui, c'est bien ici, on peut pas la rater !


Une heure de méditation dans cette cathédrale, à l'écart du bruit et du tumulte de la ville, à regarder les fidèles en ce jour de dimanche s'avancer sur le long tapis rouge qui mène à l' icône face au coeur. Ici, pas de chaise, un espace libre où chacun se place comme il le sent, debout ou à genoux sur les marches face au coeur.


On entre, on embrasse l'icône présente sur le pupitre (représentation sous forme de gravure) , on se signe 3 fois, on dépose un billet si on peut. Au moment de sortir par la grande porte, on se signe une dernière fois sans tourner le dos au coeur.


J'ai vu cette même cathédrale représentée sur des dessins d'enfants relatant les èvènements de 1989...


Au détour d'une rue, par hasard, comme toujours, je m'aventure dans un passage donnant sur une cour intérieure.


Un mausolé avec des représentations religieuses, un jeune homme qui viens me parler et qui m'envoie le référent des lieux, un vieux prêtre qui parle français.


Je me trouve à l'association du mémorial de la révolution.


Il m'invite à monter à l'étage supérieur, visionner un documentaire et voir les dessins d'enfants réalisés après les évènements.


Le 16 décembre 1989, l' insurrection populaire commença à Timişoara contre le régime communiste de Nicolae Ceauşescu. La ville fut ainsi la première à se rebeller contre le pouvoir. Un ordre de déportation du pasteur calviniste hongrois László Tőkés fut donné à la police secrète, la Securitate, et en réaction sa maison fut cernée par des membres de son Église.
Le soir de 17 décembre. Les personnes qui le soutenaient se rassemblèrent sur la Place Victoria (plus connue comme la place de l'Opéra), la place centrale de la ville. L'armée reçut l'ordre d'ouvrir le feu sur les manifestants, mais certains officiers refusèrent d'appliquer cet ordre, et se rangèrent du côté des manifestants. C'était le début de la fin de l'ancien régime, qui tomba la semaine suivante.

Timisoara_et Auchan débarque...



Voilà ! La première grande surface débarque tout juste à Timisoara. "La mort des petits commerces" je suis bien d'avis avec Andrea forcément.


De belles discussions sur le thème de comment le Cas-pitalisme grignotte nos vies. "Le temps passé à payer les factures, la paperasse ! Besoin de prendre l'air de temps en temps, sentir la nature sous mes pieds, s'extraire de la ville..."