Ulica Fehima Ef.čurčića
Sortie de lycée, prva gimnazija, ulica "Gimnazijska" ! :)
Sarajevo...
Un nom de ville qui fait vibrer étrangement.
Est-ce qu'on la peut la définir ?
Dans mon carnet de notes : pet naroda, tri jezika, tri relijie, dva pisma ( 5 peuples, 3 langues, 3 religions, 2 écritures)
Avant d'y aller, visionnage des films "Sarajevo mon amour" et "Welcome to Sarajevo", bousculée je suis.
Ils laisserons sur moi leur empreinte. A mon arrivée je ressens quelque chose de fort.
Avant d'arriver, 8 heures de bus, j'arrive par l'Est. Les villages s'organisent le long de la rivière "Jadar", la route sinueuse prend le même chemin pendant un long moment. Nous passons un village avec un minaret puis un village avec une église orthodoxe, ainsi de suite...
Je vois des maisons qui semblent abandonnées , des impacts de balles, des hommes qui découpent du bois, des personnes qui s'affairent autour d'une grande tablée de découpe de viande...
Le paysage est magnifique, l'eau est bleu turquoise !
Le bus arrive sur les hauteurs de Sarajevo, impressionnant !
J'attend avec impatience la rencontre avec mon couchsurfer, Boris.
Rendez-vous devant l'église catholique. Un homme au large sourire, enmitoufflé dans sa doudoune blanche.
Direction son café préféré, sur la table son paquet de "Aura", nous parlons voyages, il fume cigarette sur cigarette.
Première ballade, la rue principale "Fernadija", rue pavée, rue commerciale, les enseignes internationales et puis la vieille ville. Des cabanons de bois qui abritent des boutiques (bijoux, bronze...). Des illuminations au dessus de nos têtes, "c'était pour une fête musulmane", dont il ne connait pas le nom, il ne crois pas en dieu, il n'a pas de religion.
Au fur et à mesure de ces 2 soirées passées ensemble, il me raconte son histoire, un livre à lui tout seul.
Pendant les conflits, il se réfugie à Zagreb pendant que ses parents restent à Sarajevo. Il reconnait avoir eu de la chance mais aussi avoir perdu 15 ans de sa vie...le temps ne s'achète pas.
Grâce à la revente d'un bon investissement immobilier de ses parents, un appartement dans la résidence où a vécu le poète Mak Dizolar, il s'achète son appartement l'année dernière, avant le crash immobilier...
"Je ne crois pas à un avenir ici" il n'attend plus rien d' "un pays qui est dans l'immobilisme".
La Bosnie et Herzégovine comporte deux entités territoriales non-indépendantes: la fédération de Bosnia et Hérzégovina et la Republika Srpska (République serbe) représentée chacune par 1 parlement.
"Nous n'avons même pas défini notre propore drapeau". Le haut représentant international en Bosnie-Herzégovine* l'a fait...
* Le Haut Représentant international en Bosnie-Herzégovine est le plus haut pouvoir politique en Bosnie et Herzégovine. Il est nommé par l' organisation des Nations Unies et peut annuler toute décision de l'exécutif ou du Parlement de Bosnie-Herzégovine ou au contraire décider de quelque chose auquel s'opposent les représentants élus. Le poste de haut représentant a été créé par les accords de Dayton du 14 décembre 1995.
Boris me montre le site internet de l'OHR (Office of the High Representative in Bosnia i Herzegovina) : http://www.ohr.int/
"tout le monde aimerait que ça change" je lui parle de regroupement de citoyens, ça lui semble impossible. Je ne suis pas restée assez lontemps pour voir concrètement comment les choses bougent...
Il partage avec moi ses recherches pour ses prochaines vacances, des vols easyjet à 100 € pour le Maroc, 80 € pour l'Italie...etc
Il parle un anglais impeccable comme beaucoup de jeunes ici, "mes parents ont beaucoup investis". Il a tenté sa chance pour la carte verte aux USA.
Lundi matin, je pars pour mon arrival training, il reprend le travail. Habillé de noir, il travaille dans un bureau et me raconte la mésaventure qu'il a connu en essayant d'instaurer le "friday's wear" dans sa boîte. Ca rigole pas !!!
Du coup, je l'appelle "the man in black, the man in white":)
Le training...un hôtel luxueux "Hollywood hotel", une trentaine de volontaires, une semaine assise sur une chaise. Tout ça n'est vraiment pas pour moi. Je prend ce que j'ai à prendre, et j'évite les soirées de "pichage" le plus possible en rêvant à mes échappées dans le coeur de la ville...
Des carcasses d'immeubles, des impacts de balles, des images que l'on connait.
Je rentre dans une petite mosquée de la rue "Veliki Alifakovac", à l'extérieur des tombes, des peau de moutons empilées. Voilà ! La fête musulmane du moment c'est Aid el Adha, la fête du mouton ! Première fois dans une mosquée, je me couvre les cheveux, j'enlève mes chaussures, je suis très bien accueillie...L'intérieur est magnifique, mon attention est attirée par un document accroché sur le mur, ça parle de pertes humaines durant les conflits...
Je monte ensuite une rue abrupte pour arriver à un grand cimetière musulman, on en voit partout tout autour de la ville sur les contreforts.
Je marche beaucoup, dans les petites rues surtout, je profite du spectacle de la rue et de cette richesse multi-ethnique.
Je profite d'être ici pour goûter les fameux čevapčići , plat national (petites "saucisses" de viande de boeuf grillée, dans un pain pita accompagné d'oigons émincés cru ! :) Et puis je bois aussi la bière locale : la Sarajevsko ! :)
Les conseils de Boris : Mljet Island , côté sud (en face de Dubrovnik), Zabljak -crno lake, bungalow pour dormir à l'est (Montenegro)
Une affiche de film, centre culturel français : "Savršeni Krug"